Projet de fin d'études, Master photographie, Ensav La Cambre
Projet de fin d'études, Master photographie, Ensav La Cambre
Film, HI8 couleurs, 50 min,
Composition sonore électro-acoustique,
Edition de 12 poèmes, 110 pages, 21.8x27.9cm.
Pour ce projet, je revisite l’Estuaire de Sallenelles en Normandie, un espace naturel protégé à la confluence de la rivière de l’Orne et de la mer. J’explore ce lieu quotidiennement, découvrant sa richesse changeante : La météorologie fusionne les saisons dans le ciel. L’eau de mer et de rivière se croisent, laissant une embouchure désertique. Une barque oscille au gré des vagues invisibles avant de se poser sur la glaise, tandis qu’un photographe, arrivé à l’aube, guette la migration des oiseaux et l’arrivée des phoques.
Je souhaite alors transmettre cette expérience, cyclique, répétitive et éternelle. La marée, les oiseaux, la barque et le photographe forment une scène où se mêlent constamment naissance et mort, jusqu’à ce qu’elles se confondent.
Un film se profil durant une marée de coefficient 98. Ce moyen-métrage expérimental de 50 minutes, inspiré par Tarkovski et Duras, utilise un caméscope analogique produisant un voyage pictural et hypnotique. La durée des plans et la variété des mouvements des pixels créent l’effet inverse d’une photographie animée ; il s’agit d’un cinéma cherchant à se figer. Les prises de vue rapprochées et éloignées génèrent de nouveaux horizons, et l’enchaînement des tableaux évoque une exploration spatio-temporelle, faisant passer une vie entière en une seule journée.
La bande originale est composée d’une création sonore acousmatique de 6 min. Elle mêle plusieurs éléments : le vent, la voix, le tambour, la mer et crée un dialogue répété sous diverses variations offrant une rythmique méditative propice à la concentration.
L’expérience du «sentiment océanique», décrit par Freud et Romain Rolland, est une sensation où l’individu se sent connecté à un tout. Pour approfondir cette notion, j’ai interrogé de nombreuses personnes ayant ressenti cela. À partir de leurs témoignages, j’ai écrit une série de 12 poèmes et réalisé autoédition artistique de 110 pages. Les feuilles blanches, marquées d’une ligne trouble et d’un chiffre, évoquent la fluctuation de la marée et le silence d’expériences encore inexplorées.
Ces trois approches nous appellent à ralentir et tentent de restituer l’expérience submergeante de l’estuaire, les détails qui ne sont plus immobiles nous investissent au plus proche de l’estran.
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